La quête de la “meilleure version” : une illusion ou un chemin ?
- anthonysophrologie
- il y a 5 jours
- 3 min de lecture
Peut-on toujours rester la meilleure version de soi-même ?

L’expression « être la meilleure version de soi-même » s’est installée dans notre langage comme une sorte d’idéal moderne. Elle suggère une progression linéaire, une maîtrise de soi permanente, une forme de constance presque héroïque.
Pourtant, dès qu’on la confronte à l’expérience vivante réelle, quelque chose se fissure. Peut-on vraiment rester cette version « optimale » en continu ? Et surtout, est-ce souhaitable ?
La notion de “meilleure version” : un idéal… sans définition
Dès qu’un concept n’a pas de contours précis, il devient difficile à tenir.
La « meilleure version » dépend :
du moment de vie,
de l’état intérieur,
des besoins et volontés du moment,
des contextes extérieurs,
et parfois même de la fatigue ou de l’humeur.
Aucune définition objective ne permet de dire : « Voilà, c’est ça, ma meilleure version. » Il n’existe donc aucune base vérifiable pour considérer cet état comme un standard stable.
L’humain n’est pas constant
Les sciences humaines (psychologie, neurosciences, et autres...) décrivent l’être humain comme un "processus changeant", mais elles ne définissent pas ce qu’est “la meilleure version”, elles constatent simplement que :
les émotions évoluent,
l’énergie fluctue,
la motivation varie,
l’attention n’est jamais identique d’un instant à l’autre.
Ces variations sont normales. Il serait donc incohérent, d’un point de vue logique, d’attendre une performance intérieure homogène et continue.
L’idéal peut devenir une pression
Rester « au top » en permanence crée un paradoxe: plus on cherche à être parfait, plus on s’éloigne de soi.
Cela peut générer :
frustration,
culpabilité,
auto-critique excessive,
sentiment d’échec,
comparaison permanente.
Aucune donnée scientifique ne démontre que viser un état constant de performance intérieure rend plus heureux.
À l’inverse, plusieurs travaux montrent que l’adaptation, la flexibilité mentale et l’acceptation sont des facteurs plus réalistes de bien-être.
Alors… peut-on rester la meilleure version de soi-même ?
Si nous restons strictement logique: Non, parce que la meilleure version de soi-même n’est ni définie, ni stable, ni réaliste à maintenir en continu.
Mais si l’on reformule la question autrement, on ouvre une perspective plus nuancée: Peut-on rester fidèle à soi, s’ajuster, se reconnaître, se respecter, et progresser ?Cela, oui : c’est accessible, dynamique, évolutif.
La meilleure version n’est peut-être pas un sommet mais un mouvement.
La perspective sophrologique dans le phénomène intuitif
Dans une séance, lorsqu’une personne se relâche, régule sa respiration, et explore ses sensations, certains vécus émergent : impressions, élans, idées soudaines, directions vers lesquelles on se sent attiré. Nous pouvons constater que l’expérience vécue semble différente d’un raisonnement volontaire ou d’une émotion immédiate.
Dans cette perspective, le phénomène intuitif peut être envisagé comme :
un signal intérieur non rationnel, perçu dans un état de disponibilité.
une forme de résonance personnelle.
un mouvement de la conscience, qui n’est pas contrôlé mais observé.
Cette lecture reste purement descriptive. Elle ne dit pas d’où vient l’intuition, ni si elle « dit vrai ». Elle s’intéresse seulement à son apparition vécue.
Favorisons cet accueil grâce à trois axes :
La présence au corps, qui réduit le bruit mental et ouvre un espace plus sensible.
La suspension du jugement, qui permet de laisser venir ce qui se manifeste sans l’étouffer.
L’écoute phénoménologique, qui consiste à observer ce qui se passe, sans chercher à l’expliquer.
De ce point de vue, l’intuition n’est pas un savoir. C’est un phénomène intérieur que l’on peut rencontrer, reconnaître et interroger.
Cette perspective peut aider à comprendre pourquoi, dans les moments où la “meilleure version de soi” semble inaccessible, l’intuition semble parfois jouer un rôle d’orientation.
Non pas parce qu’elle serait fiable ou supérieure, mais parce qu’elle apparaît dans un espace où l’on cesse de se contraindre et où l’on se reconnecte à ce qui se vit réellement.
Conclusion
On ne peut pas être en permanence « la meilleure version de soi ».Mais on peut, à chaque instant, être la version qui se rencontre, qui se respecte, qui se comprend et qui s’ajuste.
Ce n’est pas une performance : c’est une fidélité à la réalité humaine.
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