Sortir.

Sortir du placard. Et cette notion du coming out.

Tout le monde un jour ou l’autre est concerné par ce procédé. Coming out, raccourci de l'expression coming out of the closet, parfois francisé sortir du placard est le fait de mettre à l’extérieur ce qu’il se passe à l’intérieur au plus profond de nous-même. D’où l’expression « sortir du placard ». Pouvons-nous dire qu’il s’agit là d’une naissance ou d’une renaissance ? J’aime à la croire, car qu’on se le dise le coming out est au-delà d’une orientation, ou d’une communauté particulière même si elle est rattachée au fait d’une annonce volontaire, involontaire, ou forcée d'une orientation sexuelle, d'une identité de genre ou d’une variation naturelle du corps.

Ce procédé intérieur suit des étapes importantes pour une sortie théâtrale et en toute confiance :

1- Le placard : se construire un placard est normal et naturel, il est le jardin secret de nos vies. Dans ce placard nous mettons toutes les couleurs, les objets, les idées, les pensées, les émotions et même les événements qui nous ressemblent et qui nous tiennent à cœur en fonction de qui nous sommes ou plus profond de notre être. Inutile de dire que ce placard est notre être le plus authentique qu’il soit. Il se construit à l’enfance et évolue à chaque étape importante de notre vie. Cependant un environnement extérieur hostile à notre placard nous pousse à ferme la porte en fonction des évènements, de l’éducation, de la société. Ce placard donne sur le monde entier et parfois sur les autres placards ouverts qui ne demandent qu’à être vu et pris en exemple. Il ne tient qu’à nous de regarder l’extérieur de la fenêtre ou par la porte en fonction de ce qu’il y a important pour nous dans notre placard.

2- Au fur et à mesure que nous grandissons, nous nous portons naturellement vers les autres, surtout ceux de notre famille et nous nous comparons. Nous comparons notre placard à ceux des autres et nous faisons des déductions. Nous jugeons notre placard et notre intérieur de vie. « Finalement les couleurs de mon placard ne devraient être comme cela, mais plutôt comme l’autre à côté. Mes centres d’intérêt sont quelconques par rapport à celui d’en face. » et finalement nous recherchons chez l’autre une ressemblance par rapport à notre placard afin de ne pas se sentir trop seul, ou trop « différents ».

3- A l’adolescence, une force nous pousse à être ce que nous sommes. Faire briller notre placard est important pour que je devienne indépendant. Mais dans quel état est-il ? Pour certains, il est trop grand, pour d’autres il est trop petit, pour encore d’autres, la vision du monde extérieur est tellement différente des autres, que ce placard est fermé à double tour avec des serrures en plus sur toute la porte pour protéger ce qu’il y a de plus précieux dans ce placard (en nous.) Un choix s’offre à l’adolescent : soit il a assez de ressource, de confiance et de force pour pousser cette porte fermée en fonction de ce monde ouvert. Soit ce qu’il se passe à l’extérieur est trop inconfortable et ne trouve pas les moyens d’ouvrir toutes les serrures qu’il a mise en place plus jeune pour pouvoir ouvrir cette porte.

4- Une fois sortie du placard, il ne reste plus qu’à construire sa « maison d’être » par-dessus ce placard qui est le jardin secret, de sa vie.

A bien des moments dans notre vie, une personne extérieure à notre placard a arraché la porte pour nous forcer à construire notre « maison d’être » … cette confrontation brutale aux regards des autres peut entraîner une construction d’un mur immense et épais pour protéger les tréfonds de notre placard et de notre « maison d’être » et ainsi limiter les contacts, car ce n’est pas notre choix. Il se peut aussi que cette ouverture brutale entraine une émotion de haine et de colère de son placard intérieur et ainsi une volonté de le saccager pour essayer de devenir quelqu’un d’autre. Entrainant des actes violents envers les autres ou envers lui-même.

Alors qui que vous soyez, prenez le temps d’admirer votre placard il est unique au monde et tellement représentatif de votre personne. N’oubliez pas que chaque couleur est essentielle à la vie et votre placard l’est aussi. Il apportera peut-être une nouveauté, un nouvel écho, ou un souvenir. Peut importe si vous ne l’abandonnez pas et s’il reste au centre de votre vie.

Ne restez pas seul.

Parlez si nécessaire.